Depuis août 2021, date à laquelle le Hezbollah a jeté un méga pavé dans la marre, en faisant parvenir au Liban du "mazot iranien" par pétroliers interposés, du mazot qu'il a distillé sans distinction ethnique et confessionnelle à tout un Liban assiégé auquel l'Occident fait payer son soutien irréversible au Hezbollah, jusqu' à ce janvier 2022 où les troupes US commencent à se faire moucher en Syrie orientale où ils détournent depuis 2016 le pétrole et le gaz à la fois dans le nord de Deir ez-Zor et à Hassaké à la faveur d'un réseau mafieux qui une fois passé par le Kurdistan irakien, s'en va avec l'aide de la Turquie jusqu'au port d'Ashkelon, il y a une partie qui assiste à tous ces événements assez sereinement donnant l'impression d'attendre son heure.
On se rappelle en effet comment cet été, les Américains, pris diablement au dépourvu par le coup des pétroliers iraniens du Hezbollah qui foulait au pied de la manière la plus humiliante qui soit la puissance américaine, se sont précipités pour promettre monts et merveilles et entre autres un pipeline arabe aux Libanais qui transiterait du gaz égyptien vers la Jordanie, où il se transformait en électricité avant que cette électricité gagne via le territoire syrien, le sud puis le reste du Liban. Et bien à l'époque, c'était bien l'Egypte qui suivait l'affaire avec un intérêt redoublé sans pour autant se laisser berner par les bluffs américains, car elle sait mieux que quiconque que l'Amérique ne laissera aucun réseau de transit inter-Levant prendre corps à moins que l'entité sioniste y soit le principal bénéficiaire. De cette réalité l'Egypte en a eu le cœur net dès le mois de septembre 2020, quand le gourou américain a sorti de son chapeau les Accords d'Abraham avec pour le volet golfe Persien, la construction d'un pipeline Fujairah-Eilat qui aurait dû contourner à la fois le golfe Persique et le canal de Suez.
Le trauma en a été si grand qu'il y a deux semaines, le canal de Suez est passé en état d'alerte. Les grutiers, les pilotes, les forces de sécurité et tous les autres travailleurs se sont préparés à ce que le porte-conteneurs Ever Given réapparu à nouveau entre dans l'extrémité sud de la voie navigable. Le passage s'est déroulé sans encombre et l'administration du canal, le gouvernement égyptien et l'ensemble de l'industrie maritime ont poussé un soupir de soulagement.
Certaines sources auraient même dit que le ciblage des bases aériennes sionistes au Néguev et à Eilat, c'était l'armée égyptienne qui en avait livré les coordonnées aux unités balistiques de la Résistance. Une fois l'Epée de Qods achevée, c'était encore Le Caire qui en médiateur plus pro Palestine que pro Israël a envoyé ses tracteurs et pelles électriques déplacer les gravats à Gaza. Car aucun Etat comme l'Egypte n'a tiré profit du ciblage d'Eilat. Chaque coup de missile qui s'y abattait enterrait un peu plus le pipeline Emirats Israël assurant au canal de Suez sa survie. Mais la tension plane toujours sur le canal, alors que Le Caire attend avec impatience la décision finale d'Israël sur un accord de pipeline envoyant du pétrole d'Eilat à Ashkelon. Les revenus du canal de Suez ont dépassé les 6 milliards de dollars cette année, un record, et les perspectives pour l'année à venir, malgré la pandémie, sont encore plus optimistes, avec des revenus en hausse de 11% au premier semestre.
L’Egypte sait parfaitement qu’Israël cherche à détourner une partie de la cargaison de pétrole en provenance d’Asie et des États du golfe Persique vers son oléoduc pour nuira au trafic du canal et aux revenus qui représentent 2 % du produit intérieur brut de l’Égypte. Aussi Quand les sionistes se sont mis à prétexter la portée anti écolo Israël-Emirats pour ne pas reconnaître leur crainte des missiles palestiniens, Le Caire a été de loin l'unique partie au sein du camp américain à s'en réjouir.
George Safwat, porte-parole de l'Autorité du canal de Suez, a déclaré au site égyptien Almal News que 9 % du fret mondial transite par le canal, ainsi que 24,5 % du trafic de pétroliers, y compris tout le trafic de pétroliers sur la route Asie-Europe. Car ce pipeline réduit sensiblement le trafic du canal et il le réduirait encore davantage si l'Arabie saoudite l'utilise une fois ses liens normalisés avec l'entité sioniste, ce qui, par le temps qui court où Riyad est totalement enlisée au Yémen, pourrait ne plus tarder.
Est-ce la solution? Plus d'un dirait que le mot investissement renverrait encore la balle dans le camp pro Israël dans la mesure où les parties ou instances investisseurs sont en partie liées avec le régime sioniste. N'est-ce pas plus naturel que l'Egypte se rapprocherait de la Résistance? Après tout, l'expérience de l'Epée de Qods n'a pas été si contre-productive pour Le Caire, lui permettant d'arracher à l'entité une correction des clauses la plus anti-égyptienne des accords de Camp David surtout la partie concernant le Sinaï.
Le député libanais Hussein al-Haj Hassan déclarait ce lundi que les États-Unis empêchaient l'extraction de pétrole et de gaz du Liban pour des raisons politiques. « Nous vivons au Liban des jours difficiles pour des raisons liées à la politique économique et aussi aux sanctions imposées de l’extérieure au pays. Le Liban est aux prises avec une des pires crises économiques de son histoire, après l’effondrement de sa monnaie nationale, il y a deux ans, et en raison de la pénurie de carburant, de médicaments et d’autres produits de première nécessité et tout ceci c'est parce que l’Amérique cherche à préserver l'intérêt d’Israël », a déploré le parlementaire libanais, membre du bloc de la fidélité à la Résistance, la fraction parlementaire du Hezbollah, lors d'une réunion avec des responsables d'institutions publiques dans la province de Baalbek al-Harmal.
Lundi 10 janvier Abdel-Fattah al-Sissi et le Premier ministre libanais Najib Mikati se sont rencontrés, au domicile d’al-Sissi à Charm el-Cheikh, en marge de la 4e édition du Forum mondial de la jeunesse tenue dans cette ville balnéaire sur la mer Rouge. Les deux hommes ont discuté des moyens à leur disposition pour renforcer les coopérations entre les deux pays. Le président égyptien a affirmé sa pleine solidarité avec le Liban, en particulier dans les circonstances étouffantes qu'il traverse ; il a exprimé la disposition de son gouvernement à fournir du gaz égyptien au Liban conformément aux traités signés et promis de faciliter et accélérer leur mise en œuvre. Mais ce ne sont là que des paroles en l'air. Une meilleure coopération Egypte-Résistance, c'est ce qui permettra d'avoir une éternel épée de Damoclès sur le trio Israël-Emirats-Arabie et d'éviter que le Suez soit supprimé des rapports de force. L'Egypte devrait peut-être réfléchir la prochaine fois à deux fois avant de mener des exercices navals conjoints avec l'Arabie en mer Rouge.